JOUR 10 – Samedi 26 octobre – Mérida et Uxmal
C’est sous la pluie que nous quittons la paisible Bacalar pour rejoindre Mérida, au nord-ouest du Yucatán. Cinq heures de route monotone s’étalent, comme d’habitude, sur une longue piste bien droite et bien plate au milieu de forêts denses. Nous rejoignons directement notre logement dans la périphérie, une très belle maison de plain-pied avec piscine dans la cour intérieure et de grandes pièces bien agencées, trois grandes chambres très confortables… On est bien. On était déjà bien à Bacalar, mais le standing a augmenté grâce à l’échange de l’appartement de Solène à Sète.
Nous nous dirigeons vers la petite place du quartier, qui accueille quelques marchands de bimbeloteries artisanales, d’objets d’occasion ou de pacotilles, mais surtout des vendeurs de « marquesitas », la spécialité locale, qui nous a été recommandée à trois reprises… Peut-être était-ce une blague, car c’est franchement écœurant (au sens propre, pas au sens québécois). Nous avons pourtant opté pour la version « soft » : une crêpe un peu sucrée et croustillante, tartinée de Philadelphia, d’une demi-tranche de jambon, et farcie d’une énorme quantité de fromage râpé insipide qu’on ne laissera même pas fondre . Pour agrémenter le tout, la « cuisinière » ajoute une fraise sur le dessus. La première bouchée est déjà étouffante, et c’est avec difficulté que je termine mon dîner. On aurait pu opter pour la version « classique » : la même crêpe farcie de fromage râpé cru, mais cette fois recouverte de Nutella… Mais non !
Des stands les plus écœurants les uns que les autres se succèdent, tout y est surgras, sursucré, surdosé, même le stand de maïs cuit à la vapeur qui semble sain… jusqu’à ce qu’on réalise que l’épi sera roulé dans de la mayonnaise, recouvert de fromage et saupoudré du goût de votre choix (piment rouge ?). Et avec ceci ? Je vous propose un délicieux jus de tamarin servi dans un gobelet d’un litre : savoureux, mais vraiment abondant.
Il nous faudra plus qu’une nuit pour digérer ce copieux repas. C’est inquiet pour mon estomac que je prends la route, toujours accompagné de Solène, bien sûr, qui semble mieux supporter l’apport calorique de la veille. Nous rejoignons en bus la cité maya d’Uxmal, autre trésor de la région. Cette fois, nous ne prenons pas de guide, ayant déjà beaucoup appris lors de la visite de Chichen Itza. Nous trichons de temps en temps en tendant l’oreille pour écouter les autres guides se promenant dans ce parc encore plus fastueux que le précédent. Il semble que ce site soit davantage axé sur les avancées astronomiques ; chaque porte, bâtiment et décoration est aligné avec les astres, notamment Vénus et bien sûr le Soleil. Nous retrouvons un terrain de jeu de balle ainsi qu’un sublime palais allongé qui s’impose en haut d’une colline, entre les deux pyramides du site. Uxmal se distingue par ses mosaïques complexes, ses frises et l’ornementation abondante de motifs symboliques, notamment des masques du dieu de la pluie Chaac, nécessaire dans cette région aride. Le parc est très plaisant et bien arboré.
Il nous faut manger avant de reprendre la route. Nous choisissons ce qui nous semble le plus léger sur le menu, sans allusion au fromage… mais c’est raté : nous voilà face à deux petits beignets bien remplis de fromage fondu. Cette fois, je ne finirai pas…
Nous rejoignons la ville de Mérida, où nous nous baladons. La place principale, celle devant l’église, a revêtu ses habits de fête. Un spectacle de danses et un concours réunissent les universités de la région, chacune présentant son autel dédié à ses défunts : le festival de la Muerte approche ou a même déjà commencé. Les ossements envahissent les façades et les magasins, tandis que les Catrinas, femmes squelettes apprêtées de fleurs et souvent d’une ombrelle, semblent déferler sur la ville, s’asseyant sur les bancs, posant devant les vitrines des magasins ; bien sûr, leurs versions miniatures se retrouvent par centaines dans les boutiques.
Nous dînons en ville cette fois car il reste une spécialité à goûter : les « cochinitos » (ou cochinita pibil), une préparation à base de porc mariné dans du roucou que l’on peut choisir de manger en soupe, en sandwich ou sur des tortillas. Rien d’extraordinaire, mais c’est repus que nous regagnons nos pénates.
0 commentaire