Pas de miracle…
Dans l’attente de mon visa pour l’Australie, j’ai décidé d’accompagner mon ami Ahed jusqu’à Phuket. Juan, un jeune colombien et Mar, une espagnole, tous 2 étant de cette nouvelle génération de « travailleurs nomades », seront également de la partie.
Pour obtenir le remboursement de mon sésame, il aurait fallu arriver avant le 19 mars… Serait-ce une arnaque gouvernementale ? Je n’ose y croire… Peut-être ? … En tout cas, quitte à rester en Thaïlande autant en profiter un peu.
La compagnie aérienne a accepté de mettre mon vol en suspens en attendant l’autorisation australienne.
Nous voici donc sur la presqu’île, profitant des couchers de soleil pour nous promener car les journées sont trop chaudes ou trop arrosées. Nous avions prévu une escapade en mer mais la météo en a décidé autrement. Heureusement, l’avant-dernier jour, nous avons pu nous rendre sur « Freedom beach ». Telle une calanque marseillaise, la plage se cache en bas d’une falaise… Une fois sur le sable, c’est la fournaise, heureusement, une charmante famille locale à aménager un espace ombragé proposant des rafraichissements et des fruits délicieux. Par contre, la mer est très agitée, les vagues puissantes nous renversent et nous ramènent instantanement sur la plage.
Le petit groupe s’est agrandit, nous avons fait la connaissance de Luka, italien tchatcheur et charmeur et de Kresten, plus discrète, fraîchement arrivée d’Allemagne. Le soir, lors de notre sortie sur Bangla Road, la grande rue où se déroulent les festivités, c’est Kirill, un ami russe d’Ahed qui nous rejoint bien content d’avoir quitté son pays.
Nous profitons du dernier jour à Patong pour savourer un savoureux Mango-Sticky Rice et profiter du savoir faire des masseuses de la ville, chacun apprécie grandement son massage des pieds surtout après la randonnée de la veille.
Ces 5 jours m’ont fait beaucoup de bien mais toujours pas de nouvelles de mon visa et ce séjour qui dure trop longtemps commence à coûter cher.
Je décide de me rendre au centre d’empreintes biométriques de Bangkok ayant en tête qu’ils pourraient soit vérifier mon dossier, soit reprendre mes empreintes afin de compléter mon dossier qui semble défectueux. Bravant les malentendus linguistiques, je finis par accepter qu’il faut prendre mon mal en patience et rendre penaud à mon hotel. Mon séjour à Bangkok risque de durer. J’ai pu négocier le prix de ma chambre et mange dans les restaurants de rue aux tarifs plus raisonnables. La chaleur ambiante me fait relativiser sur ma culpabilité à rester enfermé sous la clim devant Netflix. J’ai fait tout ce que j’ai pu. J’envisage un retour en France après le 05 avril, une fois mon visa thaï expiré. C’est fou comme la Thaïlande est moins exotique quand on s’y sent emprisonné. Je sais ça aurait pu être pire comme lieu de confinement mais bon le stress est là, chaque matin au réveil, quand le site de l’immigration n’annonce rien de nouveau.
Rien de nouveau jusqu’à l’aube de ce 29 mars où, finalement, je reçois l’email tant attendu : « Granted » (Accordé) et ce jusqu’en juillet de l’année prochaine. Bon, y a un hic, ça devait être jusqu’en décembre mais c’est déjà ça. Je file donc à l’aéroport pour récupérer mon nouveau billet. Si le prix de la modification est moins élevé que prévu (20€), il me faudra rester encore une semaine au pays de Siam, décidement…
Ce n’est plus si grave, rien ne presse vraiment, la rentrée scolaire se fera fin mai et ma patronne semble très patiente. Maintenant que j’ai un aperçu plus précis de mon séjour, le budget est plus facile à gérer et le stress me quitte doucement. Je me mets en quête d’une chambre à Sydney, il semble que mon ancien habitat fera une fois encore l’affaire. Un peu de shopping, un petit ciné, des petits plats locaux, tout a repris sa saveur et j’ai presque du mal à me dire que je vais quitter la Thaïlande, ce pays que j’aimais tant.
Juan et Mar, eux aussi remonté à la capitale, me proposent de visiter les temples de la ville… Mais j’ai déjà tout vu et plusieurs fois. Obstinés, ils arrivent à trouver un temple dont j’ignorai l’existence. Très excentré et plutôt récent, « Wat Samphran » a le mérite d’accueillir un dragon en son centre. La visite est plutôt sympa. En quête d’un repas, nous nous retrouvons dans un bidonville peu rassurant mais, comme d’habitude, les sourires des habitants nous rassurent notamment celui des éléveurs de coq de combats.
Plus tard, c’est en plein cœur de ville que nous nous rendons. Alors que nous nous dirigions vers le premier temple ce matin, nous avions aperçu la nuque d’un bouddha géant. Celui surplombe un quartier serpenté de canaux que nous parcourons à la tombée de la nuit. C’est le Bangkok que j’aime. Inattendu et authentique, chaleureux et mystérieux.
Cette dernière semaine est très agréable d’autant plus que, alors qu’il neige en France, la température a baissé de 10° ici et c’est plutôt très agréable après ces 3 semaines de chaleur accablante.
C’est donc décontracté que j’arrive à l’aéroport, persuadé être paré au départ, jusqu’à ce que j’entrevois le regard de l’agent lors du check-in… Il ne trouve pas mon avion. Avec tous ces changements me serais-je tromper de date ? Heureusement non, son collègue lui explique qu’il y a 2 vols avec le même numéro, mon avion fera escale à Phuket pour prendre d’autres passagers.
Par contre, l’agent ne retrouve pas le sourire… « Avez-vous votre test ATK et votre dossier DPD ? »
« Quoi ça?!? » Je vais devenir cinglé !
Il me faut un test antigénique, heureusement délivré dans l’heure au rez-de-chaussée et un document australien à remplir avant le départ…
Me voici, donc dans l’avion, en train d’écrire ces quelques lignes, ni remplie d’aventures, ni vides d’émotions mais faisant le bilan d’un mois de périple complétement innattendu loin du conflit russo-ukrainien et loin des élections présidentielles durant lequel mon seul vrai soucis était de recevoir mon accréditation pour retourner à Sydney après plus de 30 mois d’absence. J’avoue que ce départ précipité m’avait beaucoup perturbé et disons-le frustré. J’avais réussi à poser mes valises et à me créer une petite vie bien agréable entre amis, travail et loisirs. En sera-t’il encore ainsi ?
0 commentaire