Les Américains, les Canadiens, les Britanniques et les Irlandais célèbrent Halloween, une fête d’origine celtique marquant la fin des récoltes et le début de la saison sombre. Les Celtes croyaient qu’au 31 octobre, le voile entre le monde des vivants et celui des morts s’amincissait.
En France, le 2 novembre, lendemain de la Toussaint (la fête de tous les saints), est consacré au Jour des morts. Ce jour-là, les familles visitent les cimetières pour se recueillir et fleurir les tombes de leurs proches disparus. Ces fêtes chrétiennes ont en partie influencé les croyances aztèques, donnant lieu à une célébration riche en symboles destinée à honorer les ancêtres et à célébrer la vie. Le Día de los Muertos s’inspire de ces traditions précolombiennes. Elle combine des éléments autochtones avec des influences espagnoles et catholiques.
Le Día de los Muertos est un moment de joie, où l’on croit que les défunts reviennent visiter leurs familles, qui leur rendent hommage avec amour et gaieté. Cette fête considère la mort comme une partie intégrante de la vie.
Voici ses principaux symboles:
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Calaveras: Les crânes, en particulier ceux en sucre, sont emblématiques de cette fête. Ils représentent la mort et l’acceptation du caractère éphémère de la vie. Chaque crâne est décoré de couleurs vives, de perles, et souvent marqué du nom de l’ancêtre célébré. |
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La Catrina: Inspirée par l’œuvre du dessinateur mexicain José Guadalupe Posada, la Catrina est un squelette de femme élégamment vêtue. Elle représente la mort qui touche toutes les classes sociales, du plus humble au plus riche, et symbolise l’égalité dans la mort. En fonction de sa tenue vestimentaire ont peu reconnaître la région dont la catrina est originaire. |
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Les offrandes: Les autels, honorant la mémoire de leurs proches disparus, sont ornés de photos, de bougies, de fleurs, et de mets aimés des défunts ainsi que des objets personnels symbolisant l’amour et le souvenir.
Chaque région ajoute sa propre touche à l’autel, influencée par son histoire, ses traditions indigènes, et ses coutumes religieuses. |
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Les fleurs de souci : Ces fleurs orange vif, aussi appelées fleurs des morts, sont disposées pour guider les âmes vers leur famille. Leur couleur éclatante et leur parfum fort sont des éléments importants du chemin spirituel de retour. Les pétales de cempasúchil sont dispersés pour former un chemin des autels jusqu’aux tombes, ou jusqu’à la porte des maisons, pour montrer la route aux âmes. Leur couleur jaune-orange évoque le soleil, symbolisant la vie et la résurrection.
L’oeillet, quand à lui en Europe, symbolise l’amour éternel, la fidélité, et le souvenir. |
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Le Pan de Yuma: Ce pain orné d’un visage représentant un être cher disparu en pâte colorée, est une offrande pour les esprits. Son goût doux et sucré est une manière de célébrer la vie, et sa forme ronde représente le cycle de vie et de mort. |
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Les bougies: Placées sur les autels, les bougies éclairent le chemin des âmes vers leurs familles. Chaque flamme représente une âme et symbolise la lumière guidant leur voyage. |
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Les Papel picado: Ces papiers colorés, découpés pour former des motifs de squelettes et de crânes, souvent disposés en guirlande, représentent la fragilité de la vie et les liens entre le monde des vivants et celui des morts.
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Les papillons monarques: Ils sont considérés comme les esprits des ancêtres qui reviennent rendre visite aux vivants. Leur migration massive est perçue comme un signe du retour des âmes, et leur grâce symbolise la légèreté et le caractère éphémère de la vie. Ils sont également un rappel du cycle naturel de la vie et de la mort, avec leur transformation en papillon représentant le passage d’un état à un autre, tout comme les défunts passent dans le monde des esprits. En somme, les papillons monarques ajoutent une touche de beauté naturelle et spirituelle à cette fête, renforçant le lien entre la nature et le monde des morts. |
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Les déguisements: Les Calacas ou hommes squelettes, comprenant les Catrinas en robe longue, symbolisent les ancêtres et le lien entre les vivants et les morts. Certaines personnes se déguisent en figures historiques ou en membres de leur famille décédés, souvent en portant des vêtements d’époque ou des costumes spécifiques. Les costumes de vampires, sorcières, fantômes, loups-garous et autres créatures mythiques inspirées par des histoires d’horreur et du folklore sont très populaires mais appartiennent plutôt à la tradition d’Halloween, démontrant l’influence de la culture pop et de l’industrie du divertissement sur les célébrations. |
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Les tapetes et les fausses tombes: Les tapetes, réalisés avec des sables colorés, des fleurs, des graines et d’autres matériaux naturels, sont souvent créés sur le sol dans les maisons, les églises et même dans les écoles. Ils servent à accueillir les âmes des défunts et créent un lien entre les vivants et les morts. |
Tous ces symboles font du Día de los Muertos une fête pleine de couleurs, de respect et de célébration. La mort fait partie de la vie, et la vie continue d’exister après la mort, notamment à travers le souvenir et l’amour des proches. Comme dans certaines traditions bouddhistes, les Mexicains abordent la mort avec une acceptation ouverte. Ces traditions montrent que la mort peut être perçue sans tabou, ce qui peut contribuer à une meilleure acceptation et à une intégration saine du deuil dans la vie quotidienne.
En Europe, la mort évoque des peurs profondes chez l’être humain : la peur de l’inconnu, de la fin de soi, de la souffrance et de la séparation avec ses proches. Dans de nombreuses cultures, elle est perçue comme un événement tragique et irréversible, face auquel les hommes se sentent souvent impuissants. Beaucoup préfèrent éviter d’en parler ; c’est une stratégie de déni, une manière d’éviter d’y être confrontés. Ce tabou rend souvent difficile le deuil et l’acceptation de la mort. Le silence autour de la mort empêche les individus d’exprimer leur tristesse et de partager leurs expériences. Cela peut mener à un deuil compliqué, car, sans échanges ouverts, il devient plus difficile de trouver du soutien et de faire face à ses émotions.
2 commentaires
Brigitte Delahousse · 2 novembre 2024 à 15 h 54 min
Une grande admiration pour les explications très utiles pour mieux admirer les photos et comprendre leur signification. Un grand bravo pour ton érudition j’attends la suite du séjour avec impatience.
Simon · 3 novembre 2024 à 20 h 53 min
Merci beaucoup Brigitte . C’est un plaisir de partager cette aventure