JOUR 13 – Mardi 29 octobre – Oaxaca

C’est par avion que nous quittons Mérida et le Yucatán, plutôt enthousiastes à l’idée de découvrir une nouvelle région et surtout de vivre les festivités de la fête des morts. Oaxaca nous a été recommandée pour célébrer Día de los Muertos, car il paraît que les célébrations y sont les plus intenses.
Nous avons eu de la chance, car les hébergements sont rares, mais Solène a réussi à nous dénicher un Airbnb juste en périphérie de la ville. Certes, ce n’est pas le luxe de la villa de Mérida, mais l’endroit est agréable, tenu par des artistes plus passionnés par les graffitis que par le ménage de leur habitation. Nous nous en accommoderons, car c’est déjà une chance de pouvoir célébrer cette fête traditionnelle dans de telles conditions.
La ville est très agréable, et il faut dire que le climat l’est aussi : l’air y est plus frais, le soleil réchauffe la température, mais c’est surtout un temps sec, bien plus vivable. La ville s’articule, comme toujours, autour d’une grande place centrale — même deux, juxtaposées — et d’une immense église. De là partent de grandes avenues, notamment l’avenue Alcalá. En nous y baladant, nous apercevons de nombreux lieux à visiter : des galeries d’art, des musées, des boutiques bien plus raffinées que les attrape-touristes précédemment visités. Nous savons que nous allons nous y plaire. Touristes internationnaux et mexicains se côtoient dans une atmosphère très plaisante et décontractée.
Nous pénétrons dans les églises, toutes plus majestueuses les unes que les autres ; nous traversons les marchés, plus ou moins artisanaux ; nous dégustons des spécialités culinaires qui, malgré des noms différents, s’apparentent beaucoup à celles du Yucatán : une galette de maïs, plus ou moins grande, pliée ou roulée, sur laquelle on dépose une purée de haricots rouges, de l’avocat en tranches ou écrasé, de la viande de porc et bien-sûr du fromage. Nous avons beau essayer de nouveaux mets, les goûts se ressemblent définitivement et deviennent un peu lassants. Heureusement, nous avons acheté quelques fruits et légumes au marché du quartier et pouvons donc nous préparer des salades ou des frichtis plus équilibrées et goûtus.
Côté boissons, c’est autre chose : de nombreux petits cafés s’offrent à nous mais aussi des « chocolatiers » notamment celui du petit marché bio, un délice ! Et nous apprécions, le soir, de déguster du mezcal, autrefois considéré comme la tequila des pauvres, mais aujourd’hui devenu branché et ajoutant une touche originale aux cocktails les plus communs.


Plus les jours avancent et plus les ornements liés à la mort décorent la ville.
Les autels se dressent, les fleurs orange embaument les allées, et des parades de personnes costumées défilent dans les rues. L’ambiance est très festive. En tête de cortège, une ou deux grandes sphères portées au bout d’un manche annoncent le groupe qui suit, tandis que des personnages géants en papier mâché ouvrent la marche, accompagnant les manifestants qui avancent au rythme des trompettes et autres instruments. Le cortège est bien encadré par deux longues cordes pour assurer la sécurité des plus petits, tous plus adorables les uns que les autres malgré leur costumes macabres.
La fête s’intensifie de jour en jour. Sous les arcades ou dans les cours d’école, on expose des tapetes — des compositions de sable et de graines colorées — représentant des scènes mortuaires au sol.
Les 1er et 2 novembre, les commémorations se déroulent aussi dans les cimetières, où les familles se rassemblent autour des tombes de leurs ancêtres pour les décorer de fleurs, les nettoyer, voire les repeindre. Certains viennent accompagnés de mariachis qui grattent leurs guitares et entonnent des chants en hommage aux défunts.
Autour du cimetière, les étals de fleurs et de nourriture s’accumulent, tandis que des stands de fête foraine parsèment les allées, proposant des jeux de tir à la carabine, de jeux de palets ou des machines à pinces.

C’est le grand soir. Après des semaines de préparatifs, la fête bat son plein : les portes de l’au-delà s’ouvrent cette nuit, et tout le monde veut y participer. Dans les maisons, on se recueille devant les autels, tandis qu’en ville, chacun se fait maquiller avant de déambuler dans les rues animées du centre. Solène a choisi un maquillage de Catrina aux tons orangés pour accompagner sa couronne de fleurs, tandis que j’ai opté pour un maquillage plus inattendu, inspiré du « seigneur du monde d’en bas », évoquant le magnifique crâne orné de turquoise que nous avons admiré au superbe musée des cultures, visité l’avant-veille.
Sur la grande place, on danse, on boit du ponche chaud en admirant les costumes des uns et des autres ; certains ont vraiment mis du cœur à l’ouvrage, c’est magnifique.
C’est également l’occasion de pénétrer dans des lieux uniques qui accueillent pour l’occasion des performances artistiques. Nous avons beaucoup de chance : attirés par hasard par cette grande porte devant laquelle une petite file se dessine, nous décidons de nous placer derrière et avançons en file indienne jusqu’à l’intérieur d’un musée dont la cour intérieure est magnifiquement décorée de crânes et de fleurs, éclairés à la lueur des bougies. Sous les arches, un couple commence à chanter… l’ambiance devient magique.
C’est avec un peu de regret que nous décidons de rentrer : une grande journée nous attend demain, mais le plus difficile reste d’accepter qu’il va falloir se démaquiller et quitter nos apparats des ténèbres.

BONUS Rosario López envoute le musée des peintres Oaxaquenos (01/11/2024)

Catégories : Mexique

Simon

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